Le racisme anti-blanc existe il ?




                                           Le racisme anti blanc existe il ?


Avec la participation de Lisa Sahnoune




La question du racisme est une question ambivalente et qui a notamment tendance à diviser. Cependant il y a une chose sur laquelle tout le monde semble d'accord, le racisme a toujours été présent dans notre société occidentale et qu'il augmente sans cesse. Reste donc à savoir contre qui augmente-il ?

Tout d'abord, définissons ce qu'est le racisme  : le racisme consiste à séparer les humains en "races" pour démontrer la supériorité d'une race par rapport à une autre. Sur ce point, l'histoire nous prouve que ce sont majoritairement les blancs qui ont instauré cette idéologie. Certains se rattacheront à la seconde définition du racisme qui consiste en une haine viscérale d'une race envers une autre.  C'est donc à ce moment que l'on en vient au prétendu "racisme anti blanc". Même en restant ouvert au débat, il est assez amusant d'observer que la théorie du racisme anti-blanc a été introduite par l’extrême droite qui cherche sans cesse à décrédibiliser les mouvements anti racistes et le racisme que vivent les minorités de la part du système.

Attention, il est important de dire que l'animosité envers une race existe, cependant le terme de racisme est inapproprié. Le racisme anti-blanc est en soi un anachronisme total et ce pour plusieurs raisons. Il donne l'impression que ce que peuvent vivre les caucasiens est similaire aux racisés qui subissent quotidiennement le racisme. Le vécu des personnes blanches n'est en aucun cas comparable à ces dernières. Quand on entend parler de racisme anti blancs, la plupart du temps il s'agira d'actes interpersonnels du style : "on m'a traité de sale blanche", "Nique les blancs"... Ces derniers parleront donc de racisme inversé sur un concept, une définition du Larousse qui s'en voit donc galvaudée, erronée.



La seconde définition du racisme donne l'impression que le dit "racisme" que peut subir un blanc pourra etre comparable à celui d'un racisé sans toutefois prendre en compte d'une, l'histoire de ces deux races et de deux le rapport de force établi entre les deux. Le racisme consiste avant tout en un ordre social hiérarchisé qui implique des privilèges (selon le sociologue Fabrice Drume). Les blanc(hes) ne subissent pas ce que peuvent subir les minorités. Le racisme systémique signifie que les personnes non-blanches subissent constamment des inimitiés, des discriminations qui touchent directement leur intégrité et leur droit les plus fondamentaux tel que le logement, l'emploi, l'éducation, les soins...

Le racisme anti blanc est utilisé par deux types de personnes : les ignorants et les racistes de l’extrême droite. Les premiers paraissent inoffensifs mais sont en fait les plus dangereux. Ce sont des racistes ou des potentiels racistes qui s'ignorent, je m'explique. Ce sont des personnes blanches assez aisé qui ont toujours vécu avec d'autres blancs sans jamais avoir été confronté à la discrimination ou au racisme. Donc lorsqu'un racisé témoignera du racisme qu'il vit en France ou ailleurs, il ne recevra que du dédain jusqu’à ce que cette personne ignorante soit confronté directement à un acte raciste.

Exemple : Lors de l'édition des L de la nuit, un événement qui a lieu à la fac de Créteil, je fus confronté avec deux de mes camarades à un délit de faciès majeur. L’événement est censé accueillir tout le monde sans discrimination sauf que mes deux amis et moi furent méprisé car nous ne furent pas habillés comme la majorité des étudiants et que nous étions noirs. La plupart des personnes acceptés lors de l’événement étaient blanches et défoncés alors que nous étions nous parfaitement sobres. Le vigile qui nous a refusé nous a quand meme dis que nous ne pouvions pas etre étudiants vu notre dégaine, la même dégaine streetwear  qui est devenu à la mode récemment. En gros on aime notre manière de nous habiller, mais sans nous, trop racailleux. La plupart des blancs qui ont assisté à cette scène nous ont tous dit d'agir de manière intelligente face à un racisme béant. Cela tient du racisme ordinaire que plus personne n'essaie de faire reculer, que tout le monde accepte en se taisant. Et on voudrait nous faire croire que le racisme anti blanc existe dans une société qui favorise ces memes blancs ?



Certains parleront de racisme inversé, le racisme inversé existerait bien si on remontait le temps et que l'Afrique, l'Amérique du nord et du sud, l'Asie, le Moyen Orient colonisaient l'Europe, occupaient leur pays, volait leur terre et leurs ressources. Qu'on mettait en place un commerce basé sur l'esclavage, ou bien si on exportait des blancs pour les faire travailler sur des rizières en Chine. On détruirait pendant quelque années assez pour que les populations de ces pays veulent émigrer dans les pays d'ou viennent les gens noirs. Et bien sur, j'aurai institutionnalisé un système qui avantagerait les noirs aux niveaux économiques et sociaux pour que les blancs n'aient pas l'opportunité de construire leur avenir. J'interviendrais à chaque fois qu'un conflit en occident naitra, voir le créerait moi même pour faire retourner les blancs à l'age de pierre au nom des droits de l'homme et de notre supériorité sur eux. Je soumettrais aussi les blancs aux critères de beauté noir (ce qui est déjà le cas soit dit en passant vu que la femme et l'homme noir sont constamment sexualisés et fétichisés) histoire qu'ils finissent par haïr leur peau, leur yeux et leur cheveux.

On peut aussi parler du récent sketch de Fary sur le racisme anti blanc qui fera penser au sketch de Chris Rock lors de la remise des oscars qui a remis en cause le fait qu'il y ait une présence majoritaire de blancs. La France dispose d'une histoire raciste qu'elle essaie tant bien que mal de cacher en faisant du "colorblinding". Quand on énonce donc le problème raciale, la société francaise fera comme si cela n'existait pas en multipliant les blagues sur les noirs et les arabes, mais quand cela touche les blancs ou d'autres communautés (les juifs, les gays) on observe une hilarité à deux vitesses et une grande hypocrisie.


Fary, humoriste francais


                                                       Participation de Lisa Sahnoune

                                                          



Le racisme est, contrairement à ce que l’on peut dire ou entendre, toujours présent dans notre société. Il est plus discret, peut être sous entendu, voir caché derrière des petites phrases que l’on pourrait qualifier de  banales, mais qui témoignent d’un certain malaise. Ces phrases  «  je peux toucher tes cheveux ? » «  tu es belle et tu as les traits fins pour une noire » ou encore « j’ai un tamtam chez moi, tu sais en faire? »   
Parfois, plus grave encore, ces phrases sont implantés dans la tête des enfants des leurs plus jeune âge  à travers des phrases comme « tu n’as pas honte de t’être fait dépassé par un arabe à l’école? Il a eu 16 et toi seulement 12? » ce qui créer une hiérarchie dans la tête des enfants. 


Un autre cas  qui me semble très important à évoquer  est celui des personnes qui s’approprient les tendances émanant de la culture africaine. Le problème majeur de l’appropriation c’est qu’il s’agit une fois de plus d’un racisme déguisé. L’appropriation culturel est un terme qu’on entend beaucoup depuis quelques temps. Pour l’expliquer en quelques mots, c’est récupérer  la culture, les codes et les éléments esthétiques de l’autre la plupart du tant dans un contexte de domination. Le problème majeur c’est que la plupart du temps cette appropriation est basée sur des clichés et le résultat est souvent plus proche d’un fantasme imagine que d’une réalité. Le  « niggerfishing »  entre autre est un phénomène qui consiste à se maquiller, foncer sa peau, et grossir ses lèvres afin de ressembler à une femme noire. Cela n’est pas sans rappeler l’exemple de la blackface qui vient du XIXe siècle, alors  que des comédiens blanc reprenaient je cite «  les traits des noirs » pour en faire des caricatures comiques.

Blackface, acte raciste

Quel que soit le but final d’une telle pratique, celle-ci n’est pas acceptable puisqu’on ne peut sélectionner certains traits et aspects d’une culture sans en embrasser ses conséquences.

              

                CONCLUSION : SI TU VEUX MA PLACE PRENDS AUSSI MON HANDICAP



Crédits



: @lizzesan


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