En 2020, dans notre société occidentale multiculturelle, il est facile d'observer dans notre vie du quotidien ou encore sur les réseaux sociaux le racisme ambiant auquel les personnes noires sont confrontées, et encore plus les femmes noires. Ce terme est dénommé la "misogynoire". Il a été mis en avant ces dernières années notamment grâce à l'éveil de conscience de plusieurs personnes noires. Ce phénomène a donc pris une ampleur considérable sur les réseaux sociaux, et surtout twitter.
Le terme misogynoire a été introduit en 2010 par deux femmes : Trudy(auteure du blog the Gradient Lair) et l'universitaire canadienne Moya Bailey. Cette dernière définit ce terme comme étant une misogynie, un mépris, une haine spécifique et destinée envers la femme noire. Ces anathèmes sont représentés par une haine raciale, des attaques sexistes et/coloristes. Ce phénomène est d'autant plus palpable sur les réseaux sociaux comme twitter ou Instagram où l'on y voit souvent des hommes, beaucoup d'hommes noirs de surcroîts descendrent les femmes noires en revendiquant ne pas les trouver attirantes au détriment de femmes blanches ou plus claires de peau.
La femme noire souffre aussi de nombreux clichés, comme par exemple le fait qu'elle soit considérés pour certains de femmes "animales" ou "bestiales" en étant selon ces individus plus proche de la nature. Les clips de rap ainsi que l’hypersexualisation de la société pousse donc certains hommes à considérer ces femmes comme le parangon du trophée africain, son archétype étant la femme noire aux seins dénudés et aguicheurs. De plus, plus la peau de la femme noire est foncée et plus les clichés sont nombreux.
Nous observons donc au cours des années que le racisme a glissé d'un racisme primaire représenté par une haine viscérale envers une ethnie ou une couleur de peau à un racisme bien plus subtile qu'est la négrophilie et le fétichisme. Un racisme qui ne se veut pas flagrant comme le premier mais qui s'exprime tout de même sur des clichés racistes. Il est donc nécessaire d'identifier ces critères pour sensibiliser le plus de personnes possibles sur ce racisme sous-jacent.
La misogynoire, c'est aussi comment à chaque fois qu'Aya Nakamura respire, elle est comparée à un homme ou un footballeur. Quelle que soit leur position, qu'elle soit chanteuse, tenniswoman, Première dame ou citoyenne lambda, les femmes noires sont toujours harcelées et moquées.
On l'a bien vu quand Aya Nakamura a daigné changé de coupe de cheveux, elle a reçu une rafale d'insultes à connotations racistes et haineuses dans lesquelles elle fut comparé à des footballeurs. Le traitement de la femme noire dans la sphère médiatique reste ignoble. Même si elle est sans le vouloir la représentation iconique de ce que peut subir au quotidien la femme noire de banlieue, elle n'en reste pas moins une femme parmi tant d'autres à subir ce traitement éhonté de la part de la société et plus particulièrement les hommes noirs. On peut prendre par exemple l'affaire Tayc dans laquelle il tenait des propos désobligeants envers les femmes noires sur twitter en 2012 ou lorsque Landy déclare aimer toutes les femmes excepté les femmes noires. La femme noire doit donc constamment subit soit des injures directement racistes soit un rabaissement à son physique imposant, provoquant et beaucoup trop aguicheurs selon certains.
Nous pouvons prendre un cas plus récent qui défraye la chronique qui est l'affaire concernant Megan Thee Stallion et Tory Lanez. Megan Thee Stallion est une rappeuse américaine en Top des charts actuellement que l'on retrouve notamment sur le son "WAP" avec Cardi B. On a appris que la rappeuse s'est fait tirer dessus dans le pied par le rappeur Canadien Tory Lanez lors d'une soirée. Plusieurs personnes se sont moqués de cette affaire, la plupart étaient des hommes noirs. Megan s'est ensuite exprimé suite à cette agression et a déclaré que c'était bien Tory qui lui avait tiré dessus, elle n'avait pas souhaité s'exprimer directement après avoir subi cette agression car on sait parfaitement comment les noirs américains sont traités par la police.
On observe aussi le même phénomène en France avec Aya Nakamura ayant été prétendument agressé par Niska. Les premiers commentaires venant aussi d'hommes noirs étaient que Aya était une femme imposante et que c'était donc à elle de violenter le rappeur originaire du 91. Aucun rappeur français noir n'a montré son soutien envers Aya Nakamura. A contrario, les combats et luttes menées ces dernières années pour les revendications du peuple noir et notamment contre les violences policières sont menées par des femmes. Le cas le plus équivoque est celui d'Assa Traoré qui défend corps et âmes la mémoire de son frère Adama, mort d'asphyxie suite à un contrôle de police.
Cette haine de la femme noire chez l'homme noir s'apparente assez souvent a une recherche de validité occidentale de sa part pour essayer de s'ancrer dans les mœurs usuelles. En occident et plus particulièrement en France, nous sommes éduqués pour remplir certains critères de beauté s'apparentant à des critères caucasiens à savoir un nez fin, une peau claire, des traits fins et une taille fine. Tous le contraire des caractéristiques de la femme noire, ce qui n'en fait pas une femme non désirable pour autant. Cependant, la société nous force à penser de cette manière depuis tout jeune et cela donne donc des femmes que l'on complexe chaque jour sur leur physique aux formes généreuses, un physique qui sort de la norme.
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