La cancel culture, est-ce une bonne chose ?
En 2020, le terme de "cancel culture" ou culture du call out n'aura jamais été aussi mentionné, mais qu'est ce que la cancel culture ? Il s'agit avant tout d'une réaction vive, direct et véhémente envers une personnalité plus ou moins connue contre des actions qu'elle a pu commettre qui s’avéreraient être ou avoir été problématique. On y comprend, l'homophobie, la transphobie, le racisme, la pédophilie, l'apologie du viol... Cette culture s'est développé majoritairement sur le réseau social twitter depuis la seconde moitié des années 2010 et fait donc office de tribunal du peuple, un tribunal des gueux.
On traduit aussi cette culture par un boycott généralisé. La manifestation la plus équivoque de cette culture est le mouvement #metoo ayant émergé en 2018 dénonçant les dérives de certains hommes ayant commis des sévices envers certaines femmes. Des personnes problématiques en somme. Cependant, la ou il est important de mettre des réserves est dans la délation sans preuves. Il faut bien sur rappeler que le viol est un acte répréhensible méritant bien plus que certaines années de prison.
La ou je veux en venir est : est ce qu'il faut croire sur parole un témoignage sans preuves lorsque l'on sait que plusieurs personnalités publiques ont été accusé à tort (C.F Johnny Depp, ayant été accusé en 2018 de violences conjugales envers Vanessa Paradis alors qu'il s'est avéré exact que c'était cette dernière qui le battait) de violences conjugales ou sexuelles sans que l'on ait aucune preuve.
Dans sa démarche d'apporter de la justice dans un monde qui en manque cruellement, twitter apporte sa pierre à l'édifice en permettant de dénoncer des pratiques ignobles de personnalités connues comme R.Kelly. R Kelly chanteur de RnB célèbre pour ses musiques comme pour avoir manipulé de nombreuses fille mineure pour sortir avec lui. Il les forçait à être ses dominions dans sa maison. Il dictait leur volonté et leurs actes grâce à son influence et son aura. C'était connu par tous depuis des années déjà mais c'est grâce à twitter notamment que son "procès" a été réalisé et qu'il a été cancelled définitivement.
Toutefois, là ou le terme trouve ses limites est dans la culture "internet" ou la culture twitter. Je m'explique, twitter est connu pour être le réseau le moins révérencieux d'internet. On y fait très peu place a la liberté de pensée, la médiation et le fait mitigée. On fait face à une sorte de mob Culture dans laquelle il est important de très vite choisir son camp, celui que le autres et non soi même considérons comme étant le bien et de ne plus en déroger. Au lieu de prendre du temps pour analyser la situation, analyser les témoignage, il faut tout de suite réagir, insulter et cancel pour se donner une bonne conscience auprès du public et s'assurer d’être une bonne personne mais est ce réellement le cas ?
Là ou je veux en venir et vous l'aurez probablement deviné si vous me suivez sur les réseaux sociaux est le boycott massif concernant Nike. Ces derniers ont clairement refusé de mettre fin à leur exploitation concernant les Ouighours contrairement à d'autres enseignes comme Adidas ou Lacoste. (ce dont je doute réellement au passage) Boycotter la marque pour les personnes se sentant personnellement impliqué dans leur idéaux et convictions n'est absolument pas un problème. Chacun est libre d'agir comme bon le semble tant qu'il pense que cela est bien. Le principal problème ici est la culture de l'instant qui encore une fois pousse des individus à se donner bonne conscience sur les réseaux sans prendre un minimum de recul.
L'idéologie capitaliste dans laquelle nous vivons, comme dirait Marx pousse le capital à créer des bons en avant pour survivre à ce qu'il créer. Si avant il reposait sur le vol des richesses des autres et l'esclavage, il repose depuis les classiques et néoclassiques sur la spoliation du petit peuple et la création faramineuse de dettes fictives faisant augmenter la spéculation. Pour survivre à ce marasme sans fin, la capital se doit donc de continuer son exploitation capitaliste, promouvoir la consommation à outrance et se reposer sur les processus de bon en avant.
Les bons en avant étant par exemple la création de SOS racisme, une institution d'Etat ayant officiellement pour but de lutte contre le racisme mais le promulguant officieusement. Le féminisme et la propagande LGBTQ sont aussi des idéologies sur lesquelles le capital se repose pour pousser à la consommation de ces communautés en se faisant passer pour des entités "éthiques" alors qu'elles n'en ont cure en réalité.
Encore une fois, n'importe qui est libre de boycotter ou cancel qui il veut, le problème soulevé ici est que d'une aucun recul n'est pris par rapport aux informations donnés et qu'ensuite ; le fait qu'il ait fallu attendre que ce soit les réseaux sociaux réveillant sur les dérives du capitalisme et ce en grande partie parce que ce sont les ouighours qui sont touchés pose clairement problème. Depuis tout petit nous connaissons ces dérives et savons également que TOUTES ces entreprises s'adonnent à cœur joie à la surexploitation d'enfants. Il aura donc fallu un simple hashtag pour "réveiller" les internautes. Le phénomène est plutôt similaire a BlackLivesMatter. C'était tout le monde qui partageait son indignation avant de revenir à la vie normale au bout d'un mois seulement.
La cancel culture que j'appellerais la culture de l'instant a donc ses bons cotés comme ses cotés néfastes et problématiques, il en revient donc à nous, internautes de la génération Z de faire la part des choses et d’être impartial.
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