Les vrais hommes pleurent
Les êtres humains sont faits de chairs et d'eaux et ressentent tous des émotions. Nous n'avons toutefois pas la même manière de les montrer dépendamment du genre. Les femmes sont instinctivement plus enclin à ressentir et montrer leurs émotions sans aucun filtre. Elles le peuvent car elles ont l'espace nécessaire pour cela. Le cas est plus complexe pour les hommes... Pleurer n'est que très rarement accepté.
Mais tout d'abord que sont les larmes ? :
Il y a trois types de larmes :
1) Les larmes basales
Elles sont toujours présentes en formant un film hydratant sur l'œil. Elles protègent lubrifient et garde la cornée en bonne santé.
2) Les larmes réflexes
Elles apparaissent quand les yeux sont exposés au vent ou aux oignons. Elles éliminent les agressions à la surface de l'œil.
3) Les larmes émotionnelles
Elles sont déclenchés par les émotions. Elles contiennent des composés bioactifs agissant directement sur le cerveau. Les larmes libèrent donc des opioïdes naturelle réduisant la douleur. Elles produisent de l'ocytocine, molécule renforçant nos liens affectifs.
Les larmes émotionnelles sont un comportement inhérent à l'espèce humaine. Il s'agit d'une régulation corporelle interne. Notre corps agit comme une régulation interne pour signaler que quelque chose ne va pas. C'est un mécanisme qui régule le système nerveux lorsqu'il est sous pression émotionnelle. Quant est-il des hommes ?
Les larmes masculines ne sont la plupart du temps par prises au sérieux. Les hommes ne peuvent se permettre de pleurer en public, devant des amis ou même seul. L'homme est souvent rattaché à son archétype genré masculin, il se doit d'être fort, digne de confiance et viril. Tout signe apparent d'émotions ou de sensibilité est rejeté. Là vient la contradiction car nous sommes face à un acte biologiquement nécessaire mais conspué publiquement comme une déviance. Pleurer permet de libérer ce que le système nerveux n'est plus en capacité de rétracter. Lorsque l'on réprime ce besoin, cela augmente le taux de cortisol (hormone régulant le stress), une digestion perturbé et une pression artérielle qui grimpe.
Les larmes dans le temps
Il fut un temps ou Les larmes publiques exprimaient la loyauté, le deuil ou le poids moral du commandement. Ce n'était pas des aveux intimes mais des rituels visibles. Jésus pleurant par exemple sans honte. Les larmes permettent donc de témoigner d'une intégrité morale et spirituelle. Durant le moyen-âge, les guerriers pleuraient à la mort de leur frères d'armes par exemple montrant ainsi une certaine intégrité. Mais pourquoi donc les larmes sont devenu autant proscrits ? Pour comprendre le présent et le futur il faut comprendre le passé. Depuis les mouvements romantiques de la moitié du XIXe siècle, pleurer est vu comme une perte de contrôle et et cela n'a pas évolué dans le temps.
Les hommes devant réprimer au quotidien leurs émotions ont fini par avoir du mal à mettre des mots dessus et à les exprimer convenablement. Etant donné qu'on ne leur a jamais donné les mots ni l'espace pour pleinement s'exprimé, cela créer des effets bouleversant comme une intimité réduite, et une lente érosion de la compréhension de soi.
Les conséquences
La première victime étant les hommes, la seconde sera leur partenaire. Les hommes ne montrant pas d'émotions car ils ne mettent pas de mots sur ce qu'ils ressentent seront en incapacité de développer leur intelligence émotionnelle et de comprendre les personnes environnantes, en l'occurrence leur partenaire.
Les hommes n'étant pas capable d'être vrai avec eux même pour des raisons sociétales, lorsqu'un chagrin arrive, il détourneront la réalité par dissociation ou en montrant des émotions qui leurs sont permis comme la colère. Etre fort n'est donc pas l'absence de larmes mais la capacité à les traverser sans s'effondrer.
Les hommes auront aussi plus de mal à se remettre d'une rupture car leur partenaire sera souvent leur seule soutien émotionnel même s'il ne le montrent pas.
Pleurer permet donc de compléter la masculinité et la parfaire. L'homme sera en osmose et en consubstantialité parfaite avec leur réelle self. Cette réalité permettra d'avancer et de s'accepter entièrement.
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